[AfrICANN-discuss] Chercher l'aiguille terroriste dans la botte de foin du web + Amazon : 7 milliards de chiffre d'affaires, pas d'impôt

Anne-Rachel Inné annerachel at gmail.com
Thu Apr 5 16:22:21 SAST 2012


Chercher l'aiguille terroriste dans la botte de foin du web
*
http://www.courrierinternational.com/article/2012/04/04/chercher-l-aiguille-terroriste-dans-la-botte-de-foin-du-web

Le ministère de l'Intérieur britannique veut autoriser les services de
renseignements à surveiller les conversations téléphoniques, courriels et
autres activités en ligne pour combattre criminalité et terrorisme. The
Guardian condamne vigoureusement ce projet, qu'il juge inefficace et
liberticide.*
04.04.2012 | James Ball | The
Guardian<http://www.courrierinternational.com/notule-source/the-guardian-0>
© AFP
 Si le gouvernement se proposait de surveiller tous les bâtiments visités
par tous les individus au Royaume-Uni et de prendre note de toutes leurs
conversations, l'initiative serait considérée comme un authentique suicide
électoral. Il aurait beau assurer que le contenu de ces conversations ne
serait pas enregistré, cela n'y changerait probablement rien.
Or un gouvernement qui, il y a tout juste deux ans, s'engageait à "inverser
la tendance à l'expansion de l'Etat espion" se sent aujourd'hui autorisé à
proposer la surveillance en temps réel de tous les courriers électroniques
et échanges sur les médias sociaux. Parmi les renseignements collectés
figureraient l'expéditeur et le destinataire de l'e-mail, l'heure à
laquelle il a été envoyé et des informations sur l'ordinateur d'envoi. Cela
permettrait de dresser un tableau précisant qui contacte qui, à quel rythme
et depuis quel endroit.
Le gouvernement assure que ces mesures sont essentielles à la lutte contre
la criminalité et le terrorisme, arguant que 95 % des enquêtes sur le crime
organisé et "toutes" les grandes investigations antiterroristes passent par
la collecte de données sur les communications. Cependant, ces statistiques
ne disent pas si les données recueillies ont été indispensables, ni même
seulement utiles aux enquêteurs – seulement que ces derniers ont choisi
presque systématiquement de mettre leur nez dans les échanges des suspects,
le plus souvent grâce à un mandat ou en invoquant le Regulation of
Investigatory Powers Act (loi Ripa, qui encadre les pouvoirs
d'investigation des autorités, en particulier l'interception des
communications électroniques).
Ce type de surveillance n'a rien de nouveau : depuis une dizaine d'années,
elle n'a cessé de prendre de l'ampleur au Royaume-Uni, entre mesures
facilitant l'autorisation des écoutes et obligation faite aux fournisseurs
d'accès à Internet de stocker des données sur les e-mails envoyés à tous
leurs utilisateurs. Ainsi, en vertu de la loi Ripa, des fonctionnaires
aussi subalternes que des employés du Royal Mail [la Poste] sont autorisés,
par simple demande orale, sans trace, à envoyer un *ping* [une commande
informatique] à un téléphone portable pour le localiser.
La loi britannique impose déjà aux fournisseurs d'accès de stocker pendant
au moins un an des données sur tous les courriers électroniques envoyés –
soit les mêmes informations que celles concernées par les nouvelles
propositions du gouvernement. La nouveauté, c'est que ces données seraient
rendues accessibles en temps réel aux services de renseignements,
vraisemblablement pour leur permettre de repérer des activités
inhabituelles.
Voilà une initiative impressionnante, mais on peut se demander en quoi
augmenter encore les monceaux d'informations mis à disposition des services
de renseignements britanniques améliorera notre sécurité à tous. Passer au
crible tout un tas de données pour y déceler une activité suspecte n'est
rien de plus qu'une variante high-tech de la recherche de l'aiguille dans
la botte de foin. Les terroristes sont proportionnellement très peu
nombreux dans la population, et on peut s'en féliciter. Mais de ce fait, la
volonté d'identifier des schémas suspects risque fort de déboucher sur un
grand nombre de "faux positifs" – autrement dit, des comportements
parfaitement bénins, qui pourtant sonneront l'alarme.
En ajoutant à l'empilement existant une montagne de données non ciblées
(plus de 1 000 milliards d'e-mails sont envoyés chaque année du
Royaume-Uni), on multiplie de façon exponentielle la taille de la botte de
foin, alors que le nombre d'aiguilles, lui, reste le même. Il n'est pas
impossible, dès lors, que nos services de sécurité se noient dans
l'information. Pire encore, certains utilisateurs sont capables de cacher
leur activité en ligne et de se passer totalement du courrier électronique
en recourant au cryptage et à d'autres techniques de préservation de
l'anonymat.
Qu'on ne nous dise pas que les innocents n'ont rien à craindre : à maintes
reprises, des informations issues de bases de données officielles ont été
perdues, volées ou utilisées à mauvais escient. La semaine dernière encore,
le journal télévisé de Channel 4 révélait que des organisations criminelles
avaient eu accès à des informations contenues dans la base de données
nationale de la police, dont certaines ont même été modifiées. Des
centaines de fonctionnaires ont été reconnus responsables de "négligence
grave" dans la gestion des données des chercheurs d'emploi. Sans oublier
les enquêtes ouvertes sur l'obtention frauduleuse, par certains médias,
d'informations tirées de bases de données publiques.


http://www.courrierinternational.com/breve/2012/04/05/amazon-7-milliards-de-chiffre-d-affaires-pas-d-impot
Amazon : 7 milliards de chiffre d'affaires, pas d'impôt

05.04.2012 | The
Guardian<http://www.courrierinternational.com/notule-source/the-guardian-0>

Le quotidien s'intéresse ce 5 avril au cas d'Amazon, le géant de la vente
en ligne, et à ses pratiques de détournement de l'impôt. Amazon "a fait 7,6
milliards de livres [9 milliards d'euros] de chiffre d'affaires ces trois
dernières années sans payer d'impôt sur les profits tirés de ces ventes".
La raison ? La propriété d'Amazon Royaume-Uni a été transférée en 2006 au
Luxembourg, où tous les paiements dont adressés. *The Guardian* souligne
que les pratiques fiscales d'Amazon font l'objet d'enquêtes dans d'autres
grands pays.
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