[AfrICANN-discuss] Batik numéro 123 Octobre 2009: Le Fonds mondial de solidarité numérique est mort et alors ?

Anne-Rachel Inné annerachel at gmail.com
Sun Nov 1 17:44:20 SAST 2009


http://www.osiris.sn/

 <http://www.osiris.sn/> * Le Fonds mondial de solidarité numérique est mort
et alors ?

Lancé à l’occasion de la deuxième réunion préparatoire (PrepCom 2) du Sommet
mondial sur la Société de l’information (SMSI) en février 2003 à Genève
(Suisse) par le Président Abdoulaye Wade en sa qualité de responsable du
volet
NTIC du NEPAD, le concept de solidarité visait à réduire la fracture
numérique
tout en permettant l’émergence de nouveaux marchés dans les pays dans
lesquels
la demande n’était pas solvable. Le bras armé devant permettre l’atteinte de
cet objectif était le Fonds de solidarité numérique (FSN) dont l’originalité
était d’être alimenté par des contributions volontaires résultant d’un
prélèvement de 1% sur les marchés publics relatifs aux TIC. Présentée sans
même
avoir été soumise auparavant aux diverses instances en charge de la
préparation
du SMSI, la proposition recueillera tout autant le soutien des organisations
de
la société civile et des pays du Sud que l’hostilité ouverte ou feutrée des
pays
du Nord qui préféraient recourir aux mécanismes de financements existants
quite
à en améliorer l’efficacité. Suite à une bataille diplomatique et d’opinion
épique, le FSN sera finalement créé en décembre 2003 à Lyon (France) suite à
la
tenue, dans la même ville, du Sommet des villes et des pouvoirs locaux sur
la
Société de l'information. Après avoir reçu l’appui financier de quelques
villes, états et organismes internationaux, le FSN a démarré ses activités
de
collecte de fonds dont la France et l’Organisation internationale de la
Francophonie (OIF), la création du FSN sera approuvée par la deuxième
réunion
préparatoire (PrepCom 2) de la seconde phase du SMSI en février 2005 puis
sera
définitivement entérinée lors du Somment de Tunis en décembre 2005. Après
une
naissance aux forceps, le FSN connaitra une enfance difficile caractérisée
d’une part par sa difficulté à faire adhérer massivement les états, les
collectivités locales et les entreprisses au principe de Genève du 1%
numérique
et donc à se financer et d’autre part son incapacité à mettre en œuvre un
nombre
conséquent de projets visant à réduire la fracture numérique. En effet, en
dehors de quelques projets pilotes conduits au Burkina Faso et au Burundi
dans
le but de mettre les TIC et l’accès à l’Internet au service de communautés
engagées dans la lutte contre le VIH/SIDA ainsi qu’en Indonésie avec la
reconstruction de la Mairie de Banda Aceh, détruite par le tsunami de
décembre
2004, très peu d’action concrètes ont été menées par le FSN. Pire avec
l’arrivée d’Alain Madelin à la présidence de ce dernier, l’accent est
désormais
mis sur la fourniture de matériel informatique, notamment les fameux
tableaux
blancs interactifs (TBI) au détriment de projets véritablement structurants
et
s’attaquant à la réduction de la fracture numérique dans toute sa complexité
et
non seulement dans sa dimension infrastructurelle et matérielle. Avec la
suspension des activités du FSN dans un premier temps puis sa dissolution
dans
un second temps, le bilan global de cette formidable initiative se résume à
un
énorme gâchis de temps, d’énergie, de ressources financières et d’espoirs
ponctué par des querelles de chiffonniers qui n’intéressent guère tous ceux
qui
continuent à subir les conséquences de la fracture numérique ainsi que ceux
qui
la combattent sincèrement sans en faire un business personnel très lucratif.
Les regrets et les lamentations n’ayant jamais permis de solutionner
durablement les problèmes de ce bas monde, il convient de prendre acte de la
mort du Fonds de solidarité numérique et d’appeler les états, dont la
responsabilité est première dans la réduction de la fracture numérique, à
mettre en place les stratégies, les politiques, les mécanismes et les moyens
permettant de la combattre efficacement, en association avec le secteur
privé,
la société civile et les bailleurs de fonds dont l’action en la matière
consistera en autre chose que de beaux discours, de nombreuses réunions et
des
millions de dollars ou d’euros destinés à la consultation pour au final
mettre
en œuvre des projets à trois francs six sous dont la durée de vie coïncidera
avec celle du financement.

                 Olivier Sagna
     Secrétaire général d’OSIRIS
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