[AfrICANN-discuss] Burkina Faso: Noel Kabore - « Nous avons un projet de construction d'un centre d'eveil contre la cybercriminalite »

LO MAMADOU alfamamadou at hotmail.com
Fri Jun 11 12:17:37 SAST 2010


Burkina Faso: Noël Kaboré - « Nous avons un projet de construction d'un centre d'éveil contre la cybercriminalité »
Noël Kaboré
11 Juin 2010


interview



La VIe édition de la Semaine nationale de l'internet (SNI) a débuté ce vendredi 11 juin 2010. Nous avons rencontré le ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC), Noël Kaboré, le mardi 8 juin 2010, pour parler de l'événement.

 

Dans le processus de vulgarisation des Technologies de l'information et de la communication (TIC), il est question d'adaptation du code pénal contre la cybercriminalité. Est-ce que vous avez eu à former les forces de l'ordre sur le terrain ?

 

Vous avez raison de poser cette question. Nous choisissons un thème pour les échanges y afférents. La question de la diffusion auprès de tous les acteurs se pose. Et la formule que nous avons choisie est relatif au grand public.

Nous prenons votre préoccupation en compte. Ce sont des propositions complémentaires d'actions ciblées autour d'un certain nombre d'acteurs qui interviennent dans la chaîne, notamment les agents de police, les acteurs de justice... Ils sont à former au-delà de la campagne publique qui est menée dans le cadre de la Semaine nationale de l'internet (SNI). Nous avons des projets dans ce sens. Par rapport à votre inquiétude nous avons un projet de construction d'un centre d'éveil contre la cybercriminalité.

Parce que le cyberespace est un endroit où on trouve tout. Il faut préparer des experts dont le travail est de rentrer dans les cyberespaces, de naviguer et de jouer à l'appât. Ce centre ne servira pas seulement à traquer les criminels parce qu'il y a aussi ce qu'on appelle le cyberattaque. Je veux parler du virus qu'on peut lancer sur un pays et qui peut bloquer votre système informatique.

Il faut donc que ce centre puisse suivre la propagation de virus. Nous espérons d'ici un an mettre en place ce centre. Nous sommes également en discussion avec le département de la sécurité pour la création d'un cyberpolice. Entre le centre civil dont je parlais tantôt et le cyberpolice, il y aura une synergie.

 

Le thème de la VIe édition de la Semaine nationale de l'internet (SNI) est « TIC et commerce ». Quel objectif visez-vous à travers ce thème ?

 

L'objectif est de montrer aux opérateurs qu'il y a une autre façon de transaction plus avantageuse sur le plan sécuritaire et en économie de temps.

 

En 6 éditions, la SNI a-t-elle contribué à réduire la fracture numérique ?

 

Sur le plan national, ce qui nous concerne ce sont les fractures homme-femme et ville-campagne. Je crois que la fracture numérique du genre dépend d'autres paramètres. C'est-à-dire que s'il y a un décalage dans la scolarisation des filles, dans les revenus des femmes qui travaillent, etc. cela se ressent au niveau de la fracture numérique. Il faut être réaliste, il y a fracture. Mais cette fracture va dans la mouvance des autres fractures de revenu, d'éducation, etc.

Indépendamment de la mouvance générale de la fracture, au niveau des techniques de l'information et de la communication, nous avançons dans la réduction de la fracture genre.

Pour la fracture ville-campagne, la réalité est qu'il y a une différence sur le plan équipement. La plus part des équipements sont en ville. Je parle de la télévision, de la radio, des journaux, le téléphone, etc.

Il y a donc un déséquilibre du point de vue équipement entre la ville et la campagne. Et le choix que nous avons fait en libéralisant et en donnant aux privés le soin d'aller là où ils veulent pour s'implanter, naturellement qu'il y aura des zones qui seront délaissées.

Parce que, pour aller installer un pilonne à 150 km pour 150 clients, l'opérateur peut refuser d'y aller. C'est pour cela le gouvernement a créé un fonds pour financer lui-même les zones grises. Nous avons sur le plan du désenclavement social, un projet d'implantation d'un cyber pour aveugles à Ouagadougou.

 

 D'aucuns disent que la persistance de la fracture numérique est due au coût élevé du matériel informatique notamment les ordinateurs. Il semblerait que les commerçants pratiquent des prix exagérés. Qu'en pensez-vous ?

 

Le commerce étant libre au Burkina Faso, à mon avis, ils sont raisonnables. S'il y a une différence de prix, cela est imputable à certains facteurs comme le transport, la douane... De ce point de vue, je ne pense pas que ce soit une pratique d'exagération de prix.

Ceci dit, le Burkina a fait des efforts pour qu'en 2010, on puisse défiscaliser l'acquisition des appareils de téléphonie mobile et également des ordinaires pour les centres de formation et des établissements secondaires, en attendant une défiscalisation générale pour l'ensemble de la population.

 

L'une des innovations de cette SNI est la journée de la solidarité numérique. Un mois après le lancement, quel bilan faites-vous de l'opération ?

 

C'est une innovation que nous avons introduite cette année. Nous ne regrettons pas cette initiative. Elle va s'étaler durant toute la SNI. Et c'est à la fin que nous ferons le bilan et selon la clé de redistribution, nous procèderons à la ventilation du stock que nous aurions engrangé.

 

Il est aussi question de recyclage d'ordinateurs de seconde main récoltés lors de cette journée de solidarité numérique. Le Burkina possède-t-il une industrie capable de cela ?

 

Le recyclage au sens de redonner une nouvelle vie, oui. Présentement au Burkina, nous n'avons pas besoin d'une industrie particulière pour mettre un véhicule à l'état neuf. C'est la même chose pour les ordinateurs.

Nous avons assez de techniciens pour cela. Outre le recyclage, il y a aussi l'aspect de panne des unités. Et là, nous avons un partenaire qui, lui, s'est spécialisé dans la récupération des unités totalement hors-service. Cette société s'occupe des appareils non réutilisables.

 

Monsieur le ministre, parallèlement à cette semaine, on parle du forum des meilleures pratiques en informatique. Des chefs d'Etat et le milliardaire et cofondateur de Microsoft, Bill Gates, sont annoncés. Pouvez-vous nous en parler davantage ?

 

Parallèlement à la Semaine nationale de l'internet, le Burkina a initié un deuxième projet panafricain qu'on appelle le forum panafricain des meilleures pratiques dans le domaine des TIC, qui célèbre cette année sa 3e édition. Nous avons décidé de les jumeler cette année. Ce sont deux activités différentes mais jumelées. Nous essayons de la conduire en même temps. Leurs publics sont différents, leurs programmes sont aussi différents, sauf qu'elles se déroulent à la même période.

La SNI est prévue du 11 au 19 juin, et le forum du 17 au 19 juin. Chaque pays fait des progrès particulièrement dans le domaine de la conception de logiciels de contenus locaux. Et l'idée des promoteurs était de capitaliser ce que le voisin fait. La Tunisie, la Côte d'Ivoire, le Kenya, l'Afrique du Sud, etc. ont fait quelque chose dans ce cadre. Au lieu que chaque pays soit dans son coin en train de redécouvrir la roue, l'idée est de mettre en commun les découvertes et de les partager. Il regroupe les ministres africains en charge des télécommunications de 53 pays.

Cette année, le thème est « La cybersécurité ». Donc, nous allons inviter en plus des ministres des Télécommunications, les ministres des Sécurités de ces Etats. En dehors de ce segment ministériel, il y a des experts qui seront présents.

Nous attendons près de 400 à 450 personnes pour ce forum. Il y a aussi un segment d'invités de haut niveau que les plus hautes autorités peuvent, à leurs convenances, inviter. Je peux vous affirmer que Bill Gates a été invité. Mais à ce jour, nous n'avons pas reçu une confirmation.

 

L'ouverture de la SNI est prévue pour ce vendredi. Avez-vous un appel à l'endroit du public ouagalais en particulier et burkinabè en général.

 

J'appelle la population à assister massivement aux activités programmées de la VIe SNI. Parce que nous organisons l'événement pour la population. Qu'elle y adhère pour nous encourager.

 

 

Source : Sidwaya quotidiens
 		 	   		  
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