Re: [AfrICANN-discuss] [Fwd: [Africa_Net] Leçons DNS du tremblement de terre en Haïti]

Anne-Rachel Inné annerachel at gmail.com
Sun Jan 17 23:37:13 SAST 2010


Merci beaucoup Ken, j'allais poster l'article justement pour nous
donner une idee de pourquoi nous prêchons la redondance en différents
points et pourquoi elle est si importante.....et je suis heureuse
d'annoncer a tous que Mercredi vers midi, nous avons pu rentrer en
contact avec Stephane Bruno, Max Larson and Blaise Arbouet qui tous
sont sain et sauf meme si sans abris! Nous n'avons pas encore de
nouvelle de Jaunasse.

Kim a poste un blog sur le cas: http://blog.icann.org/2010/01/haiti/

Cheers
ar



2010/1/17 Lohento Ken <lohento at oridev.org>:
> Pour info, un article qui peut vous intéresser - KL
>
> -------- Message original --------
> Sujet :         [Africa_Net] Leçons DNS du tremblement de terre en Haïti
> Date :  Sun, 17 Jan 2010 21:29:56 +0100
> De :    Stephane Bortzmeyer <stephane at sources.org>
> Répondre à :    Liste de discussion Africa_Net
> <list-reseauafricanet at list.reseauafricanet.org>
> Pour :  list-reseauafricanet at list.reseauafricanet.org
>
>
>
> [Je sais, ce n'est pas l'Afrique, mais cela peut quand même intéresser
> quelques personnes ici, je crois.]
>
> Reconfiguration des serveurs de noms du domaine haïtien
>
> http://www.bortzmeyer.org/dns-haiti.html
>
> ----------------------------
>
> Le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010 a déjà fait
> l'objet de beaucoup d'articles, notamment sur les mesures d'aide qui ont été
> prises. Je voudrais ici détailler un aspect tout à fait secondaire, mais qui
> illustre bien le fonctionnement actuel de l'Internet : la reconfiguration du
> domaine de premier niveau .HT, pour lui garantir un fonctionnement prolongé.
> (Cet article est conçu pour tous, des détails techniques sur le DNS figurent
> à la fin.)
>
> Comme tous les pays, Haïti a un nom de domaine dit « de tête » ou « de
> premier niveau », qui identifie le pays. En l'occurrence, c'est .HT. On peut
> donc avoir des ressources Internet avec des noms comme www.fds.edu.ht ou
> rddh.org.ht. Les liaisons Internet ont toutes été détruites lors du
> tremblement de terre mais les ressources (par exemple les sites Web)
> accessibles via un nom en .HT étaient parfois hebérgés à l'extérieur du pays
> et pouvaient donc continuer à être accessibles... si les noms en .HT
> marchaient toujours. Malheureusement, beaucoup de domaines (y compris des
> domaines de tête) sont publiés par un nombre de serveurs très limités, tous
> situés en un seul endroit. En cas de panne électrique ou de coupure de la
> liaison Internet, le service de noms ne fonctionne plus et, même si le
> serveur Web est toujours là, les clients ne peuvent plus trouver son adresse
> et donc le joindre.
>
> Au contraire, .HT est bien géré (et bravo à ce sujet à Stéphane Bruno et Max
> Henry Larson) : il a six serveurs de noms, deux en Haïti, un en France, un
> au Canada, un aux États-Unis et un autre, géré depuis les États-Unis mais
> physiquement distribué sur toute la planète. .HT n'a donc jamais cessé de
> fonctionner.
>
> Par contre, cela ne pouvait pas durer éternellement : pour des bonnes
> raisons techniques, les serveurs *secondaires*, situés à l'étranger,
> arrêtent tout service s'ils ne peuvent pas joindre le *primaire* pendant un
> certain temps. Et, de toute façon, toute modification des noms en .HT est
> gelée tant que le primaire n'est pas joignable.
>
> S'il n'y avait pas d'urgence immédiate, il fallait néanmoins agir. En
> l'absence de toute communication avec les gérants du .HT, dans la nuit du 14
> au 15 janvier, les responsables des serveurs secondaires, sous l'impulsion
> de Bill Woodcock, de PCH, ont commencé à reconfigurer .HT pour un
> fonctionnement plus durable. Une copie de la base de données du registre se
> trouvait en Australie, chez Cocca. Un de leurs techniciens, Garth Miller, a
> configuré une machine comme primaire, les gérants des secondaires ont changé
> à leur tour la configuration de leurs machines (merci à Jean-Philippe Pick
> pour avoir réagi particulièrement vite) et, le 16 janvier au soir, après
> quelques problèmes techniques, .HT retrouvait un fonctionnement normal, qui
> pourra durer jusqu'à ce que les liaisons Internet avec les gérants de .HT et
> leurs ordinateurs soient rétablies.
>
> Le point important à noter est qu'aucun autorité n'a ordonné ou même
> approuvé ce changement. Aucun comité ne s'est réuni. Aucune signature n'a
> été donnée. Les seules personnes pouvant décider, à Port-au-Prince, étant
> injoignables, le travail de reconfiguration a été fait entièrement entre
> administrateurs système des serveurs secondaires. La sécurité de l'Internet
> n'est en effet pas celle de murs de béton défendus par des règlements et des
> procédures. C'est celle d'un organisme vivant
> (http://www.bortzmeyer.org/securite-bgp-et-reaction-rapide.html), dont les
> leucocytes sont intelligents et capables d'initiative. (Bien sûr, les
> administrateurs de .HT ont été informés.)
>
> Les leçons à en tirer ? La première est d'assurer la redondance des serveurs
> de noms. Ils doivent être plusieurs, et répartis en des endroits très
> différents, pour faire face aux différents types de panne. On peut noter par
> exemple que .BD n'a que deux serveurs (un troisième est annoncé mais ne
> répond jamais), tous les deux à Dhâkâ. En cas de problème frappant cette
> ville, comme une inondation, tous les noms se terminant par .BD
> disparaissent. De même, .PF n'a que deux serveurs, tous les deux à Papeete.
> N'importe quelle carastrophe naturelle rendrait donc ce domaine
> inutilisable.
>
> La redondance des serveurs est une chose, celle des données en est une
> autre. (Dans le cas d'un registre de noms de domaines, la base de données
> contient la liste des noms délégués.) S'il n'y avait pas eu une copie de la
> base de données à l'extérieur du pays, elle était peut-être perdue. Il faut
> donc aussi s'assurer que les données sont réparties.
>
> Bien sûr par rapport au drame que viennent de vivre les habitants d'Haïti,
> c'est tout petit. Mais j'espère que les petites gouttes d'eau feront les
> grandes rivières : chaque problème réparé est un outil en plus pour les
> autres réparations. Au fait, depuis ce travail, Stéphane Bruno a pu être
> joint, il va bien et il a approuvé le changement.
>
> D'autres utilisations intelligentes de l'Internet ont été faites comme le
> moteur de recherche des disparus (http://haiticrisis.appspot.com/) de Google
> (disponible en anglais, français et créole) ou comme le flux d'informations
> Twitter de Carel Perdre (http://twitter.com/carelpedre).
>
> Comme promis, quelques détails techniques, pour ceux qui connaissent le DNS.
> Ce protocole est très résistant aux pannes et, si les serveurs sont bien
> répartis comme ils doivent l'être, un domaine peut résister à n'importe
> quelle catastrophe. Mais que se passe t-il ensuite ? Les serveurs
> secondaires (le terme correct aujourd'hui est d'ailleurs « serveur esclave »
> pour de bonnes raisons mais, dans le contexte d'Haïti, j'ai préféré
> l'éviter) continuent à servir la zone pendant une période qui est gouvernée
> par le champ Expire de l'enregistrement SOA (cf. RFC 1035, section 3.1.3).
> Ce champ vaut actuellement pour .HT 1296000 secondes soient deux semaines
> et, si rien n'avait été fait, le domaine .HT aurait donc disparu dans quinze
> jours (le but de ce champ est d'éviter qu'un ancien esclave oublié continue
> à servir des données dépassées éternellement). Il y a une seconde raison
> pour le travail de reconfiguration qui a été fait : il permet de modifier la
> zone et donc, si nécessaire, d'ajouter des nouveaux domaines ou bien de
> changer les adresses IP des serveurs de noms des domaines existants, pour
> assurer leur continuité (un serveur esclave, comme son nom l'indique, ne
> peut pas modifier les données). Aujourd'hui, on voit que les quatre serveurs
> extérieurs (dont le serveur "anycast" de PCH) sont bien à jour (ils ont tous
> le même numéro de série, qui est postérieur au séisme) :
>
> % check_soa ht
> There was no response from ns2.nic.ht
> There was no response from ns1.nic.ht
> dns.princeton.edu has serial number 2010011820
> charles.cdec.polymtl.ca has serial number 2010011820
> ht-ns.anycast.pch.net has serial number 2010011820
> ns3.nic.fr has serial number 2010011820
>
>
> Un autre article, contenant peu de détails, sur la reconfiguration de .HT :
> * « "Situation in Haiti and the DNS (http://blog.icann.org/2010/01/haiti/)"
> »
>
> _______________________________________________
> List-reseauafricanet mailing list
> List-reseauafricanet at list.reseauafricanet.org
> http://list.reseauafricanet.org/mailman/listinfo/list-reseauafricanet
>
>
>
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> AfrICANN mailing list
> AfrICANN at afrinic.net
> https://lists.afrinic.net/mailman/listinfo.cgi/africann
>



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